Le château

La combinaison des sources écrites et de l'archéologie permet de distinguer trois grandes phases dans l'histoire du château :

  • la seigneurie jusqu'en 1259 et le rachat du château et de ses terres par le duc de Bourgogne Hugues IV
  • la châtellenie ducale jusqu'en 1477 et son rattachement au royaume de France après la mort du duc Charles le Téméraire
  • la châtellenie royale jusqu'à la Révolution

Le château est classé monument historique depuis le 9 juin 1977.

Logis de l'an mil au château de Brancion
Photo Maxime Charvet

Château seigneurial

A l'origine du château : le logis de l'An Mil

La mise en oeuvre des maçonneries en opus spicatum permet de le dater des environs de l'An Mil.

C'est un bâtiment d'au moins 20m x 11m en plan, abritant l'un des rares exemples connus de grande salle seigneuriale de cette époque (salle d'apparat, de réception, de justice, etc.).

Cette résidence seigneuriale ne montre alors pas spécialement d'éléments défensifs.

Au XII° siècle, le bâtiment est modifié par la reprise ou l'adjonction d'un étage.

Aujourd'hui, seuls les murs ouest et sud subsistent sur une hauteur de 5m.

Les travaux de restauration entrepris en 2006 ont permis la mise au jour d’un chemin de ronde sur le mur Sud ainsi que d’une latrine dans la tour de Longchamps. Les fouilles archéologiques réalisées fin 2012 ont permis de mettre au jour les
fondations d’un bâtiment antérieur à l’An Mil au pied du donjon.

Le donjon à gauche et le logis de Beaufort à droite
Donjon et logis de Beaufort (photo La Mémoire Médiévale)

Témoin de la puissance des seigneurs de Brancion : le logis de Beaufort et le donjon

Construit vers 1150, le logis de Beaufort domine l'entrée du site de Brancion, la « poterne ». C'était sans doute l'habitat d'un petit noble au service du seigneur de Brancion.

Le donjon (environ 18m de haut) est construit sur un plan carré de 7.80m de côté et sur trois niveaux.

Symbole visible de l'autorité seigneuriale, il permet de surveiller l'ouest (vers le village) et le nord par lequel se fait l'accès au château.

Son niveau inférieur, aveugle, abritait des réserves. Le premier étage « la salle de retrait » était réservée au seigneur et au second étage se trouvait la salle des gardes.

Le donjon a perdu l'intégralité de ses éléments défensifs et d'importantes restaurations ont été effectuées à la fin du XIX° siècle : peintures murales, vitraux, escalier intérieur et terrasse.

Vue aérienne du château avec au premier plan le logis duc et à droite le donjon
Le logis de Beaujeu entre la tour du Préau et le donjon (photo Buck Rodgers)

Château ducal

Au début du XIV° siècle, le duc de Bourgogne (Robert II ou Hugues V ?) réorganise et complète le château en édifiant un nouveau logis au sommet de la butte : le logis de Beaujeu.

Sa maçonnerie soignée entièrement en pierre de taille et ses fastes architecturaux témoignent de la puissance des ducs capétiens.

Deux niveaux avec une distribution identique sont conservés :

  • une salle principale avec cheminée monumentale et larges baies à coussiège (banc de pierre)
  • une salle secondaire dotée de latrines

Un troisième niveau de combles existait sans doute.

Le logis de Beaujeu est un bâtiment monumental (25m sur 11m80) qui semble avoir été «posé» entre le donjon et la tour  du Préau puisque ses murs ne sont pas chaînés avec les tours.

Château royal

Plusieurs murs ont été identifiés comme construits entre 1400 et 1500. Ils sont en cours d'étude et leur fonction est encore mal connue.